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Après plusieurs portraits d’entrepreneurs ayant bénéficié d’un prêt COVID Résistance, nous avons choisi de vous faire découvrir l’autre côté du dispositif, celui des bénévoles. Nous nous sommes donc entretenus avec David Rebeyren, vice-Président d‘Initiative Pays d’Aix (IPA) et CEO de RS Développement. David est engagé dans l’association depuis plusieurs années, a participé à la mise en place et au fonctionnement du fonds COVID Résistance dès le début. Il partage sa vision de la crise, l’élan de solidarité auquel il a contribué, entre bienveillance et professionnalisme.

« Penser en homme d’action, agir en homme de pensée »

david rebeyren

 

Depuis plus de 10 ans aux côtés d’IPA

David Rebeyren a effectué un cursus d’ingénieur chimiste. En 2008, il crée son entreprise RS Développement, basée à Aix- les Milles ; il s’agit d’un laboratoire d’analyse de produits de grande consommation commercialisés en grande surface. David et son associé emploient 30 salariés. Experts produits, ils testent des produits non alimentaires dans les secteurs de la détergence et cosmétique, du papier-hygiène, du bricolage, bazar et aussi issu du secteur automobile, biens de consommation destinés à 30% à l’export. RS Développement est aussi composé d’un Institut de Tests Consommateur : « Je Teste Comme Chez Moi ».

La première rencontre entre IPA et David se fait en 2008, lorsqu’il sollicite un prêt d’honneur pour la création de son entreprise. Il siège ensuite en tant qu’administrateur pour le compte du CJD, Centre des Jeunes Dirigeants section d’Aix, puis intègre le Conseil d’Administration au nom de RS Développement puis enfin le Bureau de l’association. En 2019, il devient Vice-Président d’IPA. Ce parcours et cet engagement seront en partie motivés par le parrain de David, Frédéric Régis, ancien président d’Initiative Pays d’Aix.

 

J’ai trouvé de l’énergie dans ce dispositif

Lors de la crise du Covid, David se mobilise aux côtés d’autres bénévoles et des salariés d’IPA pour organiser l’ensemble du dispositif COVID Résistance. Il préside aussi des comités COVID, « ce fut une vraie mobilisation, un véritable élan de solidarité au service des entrepreneurs dans le besoin ». Deux éléments seront essentiels lors de ces comités : le premier est l’aspect factuel des dossiers, l’évaluation objective de l’éligibilité, des valeurs et de la situation des entrepreneurs demandeurs de prêt. Le second élément est l’aspect humain des comités, et la bienveillance que cela implique : « Il ne faut pas s’arrêter à la forme mais aller plus loin, en restant toujours bienveillant, on a en face de nous des personnes qui ont peur de l’avenir ». Le plus difficile dans cette expérience fut d’annoncer aux entrepreneurs que leur prêt est refusé, en effet « même si chaque décision est motivée par des faits concrets, humainement c’est difficile d’annoncer cela. Il faut trouver les mots justes, dialoguer, car on est entrepreneurs nous-mêmes donc on peut se mettre à leur place ». Heureusement, la majorité des prêts ont été acceptés, David déclare que « c’est dans ces moments que l’on est content d’être bénévole, on se sent utile. J’ai trouvé de l’énergie dans ce dispositif ».

Pour notre bénévole, la crise s’est articulée en deux moments phares dans le monde de l’entreprise. Au début, le stop, le coup de massue « on ne comprend pas, on prend un mur », le mental des entrepreneurs a été clairement touché par le stress, la peur et la déception. Puis est venu le temps du rebondissement, une sorte d’instinct de survie a pris le dessus et a poussé les entrepreneurs à faire preuve d’agilité et de souplesse pour s’en sortir. David se dit surpris par la force et la détermination qu’ont démontré les TPE / PME, « être chef d’entreprise, c’est savoir rebondir. Mais seulement 10% d’entre eux ont été assez optimiste pour voir dans cette crise une opportunité de réinventer le monde, il en faudrait plus ! ».

 

Agir vite et rester lucide

En tant qu’entrepreneur, David voit la crise du Covid comme un mini-traumatisme ayant frappé l’ensemble du monde de l’entreprenariat, « il y aura clairement un avant et un après. Avant on planifiait, on anticipait. Aujourd’hui il y a tellement d’incertitudes qu’il faut élaborer des scénarios, envisager des hypothèses afin d’être prêt à l’instant T et pouvoir profiter des opportunités ».

Sa connaissance des consommateurs lui fait dire que l’épidémie va certainement changer leurs habitudes de consommation, leur rapport à l’écologie, à la sécurité, notamment sanitaire. La grande distribution va devoir s’adapter, car les consommateurs ont redécouvert l’importance des commerces de proximité et d’effectuer des achats utiles et raisonnés. « Je suis curieux de voir le futur », déclare t’il.

« Concernant RS Développement, nous allons conserver nos valeurs correspondantes à notre gestion familiale en faisant preuve de prudence par rapport à nos investissements mais en restant agile dans notre quotidien  pour rebondir le plus rapidement possible ». Côté humain, la solidarité et la notion de responsabilité de ses collaborateurs ont été une véritable révélation pour David. Le secteur d’activité de RS Développement engage une grande responsabilité vis-à-vis de la sécurité des consommateurs. Il faut donc agir vite mais rester lucide, comme le dit très bien David : « penser en homme d’action et agir en homme de pensée ».

 

D’après une interview réalisée par Emma Guirandy pour IPA

 

Site Internet : http://welcome.rsdeveloppement.com/

 

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