Lier cheval et handicap
Fondée en 1987 par la psychomotricienne Bénédicte Berthelot, l’association Equus est pionnière en France dans la thérapie médiatisée par le cheval. Elle a pour objectif de lier cheval et handicap à des fins thérapeutiques, sportives et de loisir, notamment le renforcement des capacités et le travail sur les difficultés des personnes. Elle s’adresse aux enfants, adolescents, adultes, et personnes âgées souffrant de handicap moteur, psychique, sensoriel, de déficience intellectuelle, troubles du comportement ou encore de difficultés sociales. L’association est dirigée par Benjamin Bernard depuis le 1er juillet 2020, qui a succédé à Elsa Berthelot, aujourd’hui présidente et gestionnaire.
Equus prend aujourd’hui en charge 308 personnes de façon hebdomadaire en séance thérapeutique ou d’équitation adaptée et est en relation avec 26 établissements tels que des hôpitaux, des associations, des collèges etc. L’association est implantée dans un cadre superbe : au Haras des Templiers à Puyricard depuis 2007, et possède 8 chevaux, 2 chalets (une salle de travail thérapeutique et une salle de repos), un bureau administratif et une sellerie. Elle compte 5 salariés : 1 équithérapeute-directeur, 1 psychomotricienne, 1 psychologue, 1 monitrice d’équitation et 1 palefrenier.
Le 16 mars 2020, à la suite des directives gouvernementales, l’association est contrainte de cesser jusqu’à nouvel ordre son activité, malgré les conséquences négatives sur ses bénéficiaires. La décision est prise avec le conseil d’administration de placer l’ensemble des salariés en chômage partiel jusqu’au 17 août, à cause du manque de visibilité sur l’épidémie. De plus, la plupart du matériel équestre est partagé par les bénéficiaires et le port du masque est anxiogène pour certains patients, notamment ceux diagnostiqués T.S.A (Trouble du Spectre Autistique). Enfin, la distanciation sociale est impossible à mettre en place car le contact entre les professionnels, les bénéficiaires, les accompagnants et les chevaux, est indispensable lors des séances.
Des frais incompressibles du vivant
Malgré cet arrêt total, l’association doit continuer de payer ses charges, « des frais incompressibles du vivant ». En effet, les chevaux ne sont pas des véhicules que l’on peut remiser, ce sont des êtres vivants, qui nécessitent soins, nourriture et espace peu importe le contexte. Ces frais s’élèvent à environ 3 000 € / mois. En plus du paiement de ses charges, Equus veut limiter les reports de paiements et assurer la rentrée de septembre, dont le planning est déjà bien chargé. Grâce à un appel aux dons, l’association réussit à lever 14 000 € (crowdfunding « Hello Asso » et 2 dons anonymes d’entreprise), et 7 000 € leur seront prêtés par IPA dans le cadre du dispositif COVID Résistance. Ce prêt permet à Equus de payer les salaires dus et de mettre en place le protocole sanitaire très contraignant mais obligatoire, afin d’aborder la rentrée avec sérénité. Benjamin est heureux de pouvoir dire qu’en temps normal, l’association vit de 30% de financement public, et de 70% d’autofinancement. Ils peuvent également compter sur leurs soutiens historiques et précieux, leurs partenaires financiers au fonctionnement Général : le Conseil Départemental (service des personnes handicapées et service des sports) et la Mairie d’Aix en Provence (service handicap et solidarité et service des sports).
Justesse et soutien
Elsa Berthelot, qui s’est chargé de la démarche COVID Résistance auprès d’IPA, remercie Hinda Fettah, l’instructrice de son dossier pour sa « justesse et son soutien », elle a été d’une grande aide dans le montage du dossier : « Madame Fettah a été présente et professionnelle, je la remercie car cet accompagnement, c’est un soutien important. Le comité a été clair, professionnel et reconnaissant envers Equus pour leurs actions dans le domaine du handicap, ce qui est gratifiant en période de doute ». L’équipe d’Equus souligne aussi la grande réactivité d’IPA concernant le versement des fonds.
Notre travail, c’est la proximité
Même si le Covid « laisse des traces pour tout un chacun », et qu’il a eu un impact psychologique non négligeable sur les bénéficiaires, les salariés et les accompagnants, Equus est tourné vers l’avenir. Le protocole sanitaire mis en place en amont sera gardé pour la rentrée du 1er septembre car « ce sont de bonnes habitudes pour protéger des personnes à risque » et un travail de réadaptation avec des simulations de séances commencera dès le 17 août. Côté chevaux, la reprise va se faire en douceur après 5 mois de vacances, mais Benjamin leur fait confiance : « ils sont bien dans leur tête, il n’y a aucun souci à se faire de ce côté-là ».
Pour finir, Benjamin insiste sur l’importante prise de conscience des risques sanitaires qu’a engendré le Covid et la grande vigilance que cela implique : « Notre travail c’est la proximité, l’accompagnement dans la difficulté, nous ferons tout pour nous adapter, pour le bien-être de nos patients ».
D’après un interview réalisé par Emma Guirandy pour IPA
Site Internet : http://equus-association.fr/