Les origines de Fil Mécanique
« J’ai commencé à me trouver une passion pour la couture pendant mes années d’étude. À ce moment-là, ma mère m’avait déjà appris à tenir une aiguille (une des choses qui pour elle était indispensable de savoir-faire avant de quitter la maison). J’effectuais alors quelques travaux de couture et de retouche pour financer mes études, et passer le temps des après-midi pluvieuses.
À la fin de mes études, avec deux diplômes en poche, il a fallu chercher un travail alors que je n’avais pour seule expérience qu’un stage de plusieurs mois dans un grand groupe aéronautique européen.
Entre deux recherches de mission, il fallait s’occuper… La télé n’étant pas mon fort et n’étant pas accro aux jeux vidéo, j’ai donc commencé à me perfectionner sur mon logiciel de broderie, et à force de souvent faire tourner ma machine, il arrivait qu’elle tombe en panne… Malheur … A chaque fois il a fallu l’emmener chez un spécialiste pour la remettre en état… et cela arrivait souvent…
Comme je retournais souvent le voir, je suis devenu un habitué… et c’est lui qui m’a amené à penser qu’avec mes connaissances en mécanique et mon goût pour les énigmes, la réparation de machine à coudre pouvait éventuellement m’intéresser…
Après plusieurs mois de réflexion, je me suis lancé. En 2018 j’ai suivi une formation et un mois plus tard j’étais auto-entrepreneur et proposais mes services en réparation de machine à coudre.
Je ne dirais pas que le succès a été fulgurant, mais, avec le pouvoir du bouche à oreille, cela tournait plutôt bien.
S’en est suivi la recherche et rencontre avec une comptable, qui est encore là même aujourd’hui, qui nous a très vite redirigé vers Initiative Pays d'Aix qui nous a aidé à concrétiser ce projet grâce à leur prêt d'honneur, si bien que le 1er juillet 2019, l'entreprise était créée. Le 1er septembre 2019, l’établissement Fil Mécanique a officiellement ouvert ses portes. »
Les activités de Fil Mécanique
« J’ai maintenant mon bel atelier, qui a tendance parfois à se révéler petit, ainsi qu’un savoir-faire reconnu, avec des clients allant de Marseille à Gap, de Sète à Menton, qui s’enrichit jour après jour de rencontres, de nouveau défis, de réussite et de quelques défaites, une vie bien remplie !
Aujourd’hui, Fil Mécanique regroupe plusieurs activités.
La première et principale reste la réparation de machine à coudre.
Cela peut paraître un détail, mais quand je me présente, je dis bien réparateur et non vendeur. Le but est de réparer plutôt que jeter.
Pour renforcer cette démarche, en 2021 je suis entré dans le réseau Répar’acteurs qui regroupe un certain nombre de professionnels qui sont dans cette même démarche d’économie circulaire : réparer et participer à la réduction des déchets en prolongeant la vie des objets, pour en finir avec le tout jetable.
Je répare aussi bien les machines à coudre familiales que les machines à coudre industrielles qui sont beaucoup plus rapides, mais pas forcément plus complexes.
Le mécanisme de la machine à coudre ayant peu évolué, on retrouve plus ou moins les mêmes mécanismes chez toutes les marques, ce qui me permet de mettre les mains dans à peu près toutes les machines qu’on me rapporte. Il n’est pas rare d’ailleurs d’avoir des machines datant des années 1900 qui fonctionnent encore à la seule force de nos pieds.
Mes clients sont monsieur et madame tout-le-monde. Il ne faut pas croire, mais on est assez loin du cliché de la grand-mère qui coud, comme cela a pu être le cas. Bien que je reçoive beaucoup de seniors, aujourd’hui il y a de plus en plus de jeunes qui passent la porte de l’atelier avec les machines de leurs grands-mères qu’ils ont récupéré pour reprendre le flambeau.
Côté industriel, c’est chaque fois une découverte fascinante.
Cela va des tapissiers et tapissières qui rénovent les meubles aux brodeurs, passant par les cordonniers et cordonnières, les selliers, les fabricants de prothèses sur mesure, les modistes, les maroquiniers, les réparateurs de voile et bien entendu les ateliers de coutures, retouches ou zéro déchet… Tant de monde, de savoir-faire, d'hommes et de femmes passionnés à rencontrer et d’univers à explorer.
La seconde activité que j’occupe quand je ne suis pas derrière mon atelier, ce n’est pas la vente... C’est la broderie !
J’ai toujours aimé le principe de rendre un vêtement unique. Être dans une soirée où chacun a son vêtement unique, et s’écarter de l’uniformisation qu’on s’impose implicitement. Je propose donc un service de personnalisation.
Cela va du prénom que je fais aux personnes sur un bavoir pour un cadeau de naissance, à des choses beaucoup plus complexes et travaillées pour des associations étudiantes ou culturelles.
Enfin vient la vente de machines à coudre.
Aujourd’hui, je travaille avec deux marques principales pour les machines familiales : Elna et Juki. Ce sont deux marques que j’ai choisis de représenter, je voulais que les machines que je propose soit à l’image de ce que je fais en réparation. Robustes, Simples et Réparables.
Pour les machines industrielles j’ai commencé grâce à Juki.
Durant le premier confinement de 2020, l’approvisionnement a commencé à se faire difficile. Un vieux réparateur m’a alors mis en contact avec une entreprise espagnole qui propose des machines de bonne qualité à prix tout à fait correct.
Je peux donc proposer différents niveaux de gamme. La dernière marque avec laquelle j’ai choisi de travailler est Durkopp-Adler Pfaff Industrial avec qui j’ai entamé un partenariat début 2022.
Enfin, comment ne pas citer Tajima, fabricant de machines à broder industrielles, qui nous suit depuis les débuts de l’aventure Fil Mécanique.
Je les ai rencontrés deux mois après l’ouverture officielle de l’atelier. Ils ont tout de suite été intéressés par mes compétences en réparation et m’ont proposé de les représenter.
Avec cette entreprise à dimension humaine, nous avons vite été sur la même longueur d’onde.
Pour terminer le tour des activités que nous proposons à Fil Mécanique, depuis quelques mois maintenant, nous proposons un service d'affûtage et remoulage.
Cela colle bien à la machine à coudre car les meilleurs amis des couturiers/couturières, ce sont bien les ciseaux, et quelle frustration c’est de ne pas avoir de ciseaux qui coupent à proximité de sa machine. »
Pour suivre l’aventure de Thibaut, allez suivre Fil Mécanique sur Facebook, Instagram et Youtube, ou rendez-lui visite au 5 avenue de l’Europe à Saint Cannat !